Moi en pleine crise de rhume!
J'ai bien sûr eu mon lot de maladies comme toute bonne occidentale qui se rend dans une contrée inconnue de son corps.
Avant le départ, il est bien sûr recommandé de se gorger d'anti palu. Un comprimé chaque jour pendant toute la durée du voyage.
Et aussi 4 semaines après le retour, soit pratiquement 100 jours de comprimés qui, quand on lit la longue notice, donne l'impression qu'il va vous rendre malade au lieu de vous protéger!
100 jours: 333 euros!
En plus du reste pour payer le voyage, impossible! Je me suis dis que j'allais trouver sur place des médicaments appropriés.
J'ai bien évidemment contracté un palu, une forme bénigne qui est mon hôte pour 5 ans paraît-il. La fièvre m'a terrassée plusieurs fois, plusieurs jours, les médications sur place m'ont bien aidée.
Par contre, je me suis munie d'extrait de pépins de pamplemousse, excellent antiseptique tant qu'on le prend avec régularité.
Evidemment, c'est moins facile qu'on le pense et voilà que ma rigueur faiblit. Résultat: une bonne infection intestinale.
Bon, à l'époque, je me crois toujours très solide malgrè tout, oubliant très vite que je suis arrivée avec un mal de dos si pénible que j'ai dû m'abstenir de danser lors de la fête d'accueil organisée par mon père!
Peu de temps après, lors d'un voyage à Yamoussoucro, j'ai commencé à avoir des signes de faiblesses dû à la climatisation trop forte de la voiture de mon cousin, ceux-ci se sont corsés en arrivant à Abidjan dans une chambre pas trop cher à la climatisation complètement obsolète. Médicaments, sirops ne furent pas de trop pour me soigner, mais cela traîna.
Toujours à Yamoussoucro, nous découvrons un restaurant qui propose des mets à l'occidental! "Fantastique!", pensons-nous. Ni une, ni deux, je prends une salade verte avec des tomates et des oignons. Catastrophe! Mon fragile estomac n'a pas supporté! Etait-ce les résidus de l'eau de nettoyage ou autre chose, je ne le sais pas , en tous cas je suis restée coincée au lit ou sur les toilettes pendant que mon amour et mon cousin partaient en vadrouille dans la ville.
Voici ce que j'écrivais à l'époque dans un petit cahier:
"Eh voilà, malade, encore malade, toujours malade, continuellement malade.
C'est moi, encore moi, toujours moi. C'est épuisant, fatiguant, pour moi et pour les autres. Je m'immobilise, je reste bloquée à la maison, couchée bien trop souvent. Fragile plante je suis réellement, princesse au petit pois.
J'ai eu un temps dans ma vie l'impression d'être solide mais là, tout s'effondre: je suis bel et bien fragile. Cela est avantageux car on prend soin de moi, beaucoup soin de moi mais que d'handicaps, que d'impossilités d'agir avec liberté."
Car en dehors de la nourriture qui mettait à mal mon estomac, il y eu un insecte qui s'avisa de me piquer et me mit ko en moins de deux! Je tremblais, fièvreuse de la tête au pieds. Mon père inquiet appela le medecin qui fait parti de la famille. Celui-ci, le docteur Gadou,envoya son assistant me faire des piqûres car il n'était pas en ville. La première piqûre me brûla le corps, je bouillais de l'intérieur mais ce fut souverain.
Il y eu les moustiques en surnombre du côté de la lagune de Grand Bassam qui me donnèrent le palu et réactivèrent celui de Dan.
Un lutte amicale avec Dan qui me fit gonfler le genoux...
Finalement, j'ai passé beaucoup trop de temps malade et j'ai dû réviser mon jugement envers la médecine allopathique car là-bas, on devine que des traitements de chocs sont nécessaires( ils furent efficaces et je n'en connu pas les effets secondaires) et surtout, je n'ai rencontré personne pratiquant de médecine ancestrale, personne recourant aux plantes ( à part le piment!).Les maladies ivoiriennes m'étant inconnues, mes quelques connaissances homéopathiques furent inutiles.
Malade, trop souvent malade, il paraît que c'est le tribu à donner la terre de mes ancêtres pour ne pas être venue plus tôt!! Mince alors!!
Entre l'acculturation, car je ne peux imaginer un peuple vivant pendant des siècles sans sa propre médecine, les médicaments aux molécules dénaturées car pâles copies des véritables, dénaturés par la chaleur et les mauvaises conditions de stockage , le coût des soins et des médicaments, et les prières en lieux et place d'un vrai traitement, je comprends pourquoi beaucoup trop de monde meure là-bas!