Voilà quelque chose dont je suis fière même si je n'ai rien fait pour:
mon métissage.
Dans l’une de ses lettres, mon père m’écrit qu’il me faut être fière de ma couleur.
Ce conseil est resté vivace toute ma vie. A l’époque où il m’encourageait de la sorte, j’étais passée par des instants de désespoir car des enfants se moquaient de ma peau mate alors même que je vivais dans un quartier métissé!
Ce n’est que vers l’adolescence que je compris que j’avais là un atout, même si je ne connaissais pas ma partie africaine, je portais en moi une richesse que j’allais découvrir au fur et à mesure des années.
Bizarrement, je n'ai guère étéattirée par les relations avec des africains ou des africaines, les rares que j’avais pu entretenir s’étant terminées de manière frustrante: malentendu sur mes intentions avec les hommes et trop de silence ou de méfiance de la part des femmes. Dommage car j’ai cherché lors de ces rencontres à en savoir plus sur l’Afrique et ses habitants mais invariablement les conseils qui m’étaient donnés étaient: «Vas-y!»
J’ai rencontré mon futur mari un an avant de partir en Côte d’Ivoire. Lui aussi est métis: un beau mélange de brésilien et d’indien d’Amazonie.
Ma rencontre avec lui changea le cours de toute ma vie, une dimension supplémentaire s’y est inscrite qui affecta ma famille tant française qu’ivoirienne.