Créer un site internet

La religion

Une chose est sûr les ivoiriens sont religieux. C'est même puissament ancré en eux. Je n'en ai rencontré aucun qui ne soit croyant.

Tous à l'église, qu'elle déborde !

Je ne suis pas à proprement parler croyante, si je devais être catégorisée je dirais juste que je suis touchée par diverses énergies  issues de notre chère planète. Mon éducation est athée et grâce à cela je n'ai aucun besoin d'un intermédiaire pour orienter ma spiritualité, ma vie ou rassurer mon être.

Je suis toujours particulièrement surprise de constater le poids accordé par les croyants à la religion dans leur vie au détriment de leur propre mérite parfois. Ainsi, quand je suis arrivée en Côte d'Ivoire, mon père me dit:

"Ah! je remercie Dieu de t'avoir menée jusqu'à moi!!"

Choquée, je lui répondis:

" Mais et moi? J'ai travaillé 12 heures par jour pour me payer ce voyage!?!"

A son tour d'être surpris. Ce genre de réponse dans laquelle on revendique le mérite d'un bienfait est rare en ces contrées. En général, le croyant s'attribue ses malheurs et laisse l'origine de ses bonheurs au divin. Quelle drôle d'idée!

Partout où je suis passée, chacun remerciait le Seigneur pour ma présence, et certains voulaient m'embarquer sur ce chemin, du coup je les remerciais, et je leur racontais que non, je n'avais pas leur croyance et certainement pas celle du christianisme par exemple. Issue du métissage de l'Occident et de l'Afrique, je suis hélas bien placée pour savoir quels peuvent être les ravages laissés dans le sillage des religions notamment monothéistes. Alors je leur explique pourquoi je ne peux pas suivre les grandes religions, surtout occidentales. Les traces de l'acculturation sont si fortes en Côte d'Ivoire que j'en suis attristée et révoltée. Et je suis horrifiée par les conquêtes effectuées sous couvert de l'amour de Dieu, horrifiée par les dépouillements sans scrupules faits durant des siècles dans les pays conquis, et ce n'est pas Dan, mon brésilien de mari qui me contredira.Ils sont en général tout surpris d'entendre parler de cela puis ils me comprennent.

 

Les ivoiriens ne semblent pas avoir ce type de préoccupations, les grands ou petits monothéismes sont bien présents partout et chacun honore celui qui lui correspond sans un regard pour l'histoire qui les a déposés là.

 

Les enfants sont assis au fond de l'église, face à tous, sous l'oeil vigilant de quelques adultes qui les canalisent.

 

Dès le ventre de la mère, chacun se retrouve dans un lieu de culte.

N'est-ce pas étonnant de voir tant de vigueur utilisée pour vivre sa spiritualité? Quel contraste avec la France et ses églises désertées. Je ne connaissais pas d'enfants capables de me bénir, d'appeler la main de Jésus pour me protéger. Je ne connaissais pas d'adolescents qui chantent des chansons chrétiennes ou protestantes comme nous les avons chantées et dansées le soir de mon arrivée, pendant plusieurs heures, ou en triant le riz, en confectionnant des gâteaux. Je me souviens que je pensais à faire bien d'autres choses dans mon enfance, je cultivais ma créativité en inventant de toutes pièces de longues histoires avec ma soeur.

Mais oui, la religion est un grande affaire pour les ivoiriens.

 

 

Sous-pages :

 

Ajouter un commentaire

Anti-spam